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La Rue des Néons

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4 critiques: 2.81/5

visiteurnote
Pikul 3
Bastian Meiresonne 3
hkyume 2.25
Miyuki 3


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Ile n'était qu'une fois…

Avec le recul, il est particulièrement drôle de s'imaginer le grand Imamura aux commandes d'un véhicule pour une star du jour…et le résultat vaut certainement la peine, pourvu qu'on prenne le résultat final pour une sommaire exécution, dont le cinéaste semble visiblement s'être débarrassé en un rien de temps pour pouvoir se consacrer à des projets de bien plus digne d'intérêt. Le film est donc absolument nul; mais les quelques idées anarchistes pour plastiquer ce projet de baudruche de l'intérieur absolument irrésistibles: Déjà, Imamura n'en a cure de l'acteur/chanteur d'un jour, ne lui attribuant que des sommaires apparitions sous le trait de différents personnages apparaissant à intervalles réguliers tel un chœur grec dans une pièce de théâtre dramatique, pour commenter l'intrigue en cours. Film pensé pour vanter les mérites vocales de son interprète, Imamura découpe une seule chanson en trois parties distinctes, intervenant – forcément – en début, milieu et fin de film, pour ne pas plomber l'action; mais même là, le cinéaste en donne aucun loisir au chanteur de briller: La première fois, les paroles sont tant bien que mal reprises par la curieuse foule composant le quartier de Ginza: un salaryman, un homme menotté, une prostituée et un clochard regardant sous la jupe de la professionnelle…bref, toute la "sous-couche" populaire, qui intéressera tellement le réalisateur par la suite. Le tour de chant (rendant la chanson originale totalement méconnaissable) se termine de nouveau par Frank Nagai, qui est littéralement "soufflé" de son piédestal/escabeau par les enfants du protagoniste principal. Dure chute pour la star d'un jour... La suite de la chanson aura lieu plus tard dans un night-club, où se saoulent les deux personnages principaux en compagnie de "dames légères"; la fin de chanson (très rapidement expédiée) est mollement applaudie par une assemblé, qui n'a apparemment rien à faire de la présence de Frank Nagai. Place à un rythme enlevé aux accents hawaïennes, qui feront danser les gens et s'évader le héros de l'histoire… La fin arrive en toute fin du film. Le tournage a été expédié en à peine quinze jours, obligeant tout de même Imamura à repousser le début de tournage de son "Désir Inassouvi", qui l'intéresse bien davantage (et sera d'une qualité immensément meilleure); la rapidité d'exécution s'en ressent forcément, depuis sa molle mise en scène, en passant par une calamiteuse interprétation jusque dans son intrigue sans doute écrit en une nuit bien arrosée. Dommage, qu'Imamura n'ait pas osé aller plus loin dans son audace, la scène de début étant vraiment l'un des meilleurs foutages de gueule d'un tel genre… Quant à vraiment vouloir trouver quelques thèmes récurrents du cinéaste, outre donc sa belle ouverture des bas-fonds de Ginza, les personnages féminins mènent les hommes totalement effacés à la baguette et apparaissent quelques animaux (dont deux "hommes-gorilles"). A noter le très, très furtif premier plan aérien de la rue aux néons, cachés derrière le titre du film (comme si Imamura tentait de cacher l'un de ses plus grands traits de marque) et les vêtements auparavant sales et déchirés du couple vedette comme neufs le lendemain de l'arrivée sur l'île. Un plan qui vaut au moins celui de la petite fille de "My Brother" tombée à l'eau et toute sèche le plan d'après (en toute fin du film).

06 octobre 2006
par Bastian Meiresonne


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